CHEMINS DE SAINT-JACQUES-DE-COMPOSTELLE (1ère Partie)
Les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle sillonnent la France, voici quelques lieux traversés par ces chemins, dans mon Sud-Ouest où je demeure.
AUBETERRE-SUR-DRONNE & SAINT-MARTIAL-de-CHALAIS
Je vous présente un aperçu de l’Art Roman sur un des nombreux chemins de St-Jacques-de-Compostelle, où je me suis arrêté pour admirer les beautés architecturales de nombreux bâtiments religieux.
Jalonnées de sanctuaires, les principales voies d’accès à St-Jacques-de-Compostelle traversent le grand Sud-Ouest.
Eglise Saint-Jacques d’Aubeterre-sur-Dronne (Charente)
Cette ancienne collégiale, presque entièrement détruite durant les guerres de religion, conserve néanmoins une façade monumentale empruntant au style roman saintongeais et poitevin. Tout comme l'église monolithe Saint-Jean toute proche, elle constituait pour les pèlerins une étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle.
L'élément majeur de cette église est sa façade monumentale, qui s'étend sur 18 mètres 40 pour une hauteur de 12 mètres4. S'inspirant des canons de l'architecture romane saintongeaise.
Source:https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Jacques_d%27Aubeterre-sur-Dronne
Toutes les influences architecturales se conjuguent, en particulier:- Influence mozarabe venue d’Espagne et exprimée dans le portail polylobé de l’entrée.
-Influence carolingienne inspirée des enluminures, de l’orfèvrerie.
-Influence celte, wisigothe et scandinave riche de décors abstraits.
-Influence byzantine rapportée des croisades.
Les sculptures des chapiteaux , la symétrie de la composition, la douceur des arcatures et les multiples symboles illustrant la cosmogonie de pierre qu’elle exprime offrent au regard du pèlerin et du croyant du XII° siècle une vision de la beauté du monde créé par Dieu..
L’homme médiéval, le plus souvent illettré, va lire dans les images et les sculptures polychromes qui sont sa bible, le message spirituel qui mène à son salut.
Le zodiaque, les végétaux, les chimères, griffons, basilics et visages humains affrontés et mêlés, déroulent une alternance de figures symboliques qui nourrissent l’imaginaire, qui interrogent, qui effraient, qui enseignent.
Bien que tronquée, mutilée sur 18 m de long, depuis plus de 8 siècles, la page de garde de ce livre de pierre fait se rencontrer le visible et l’invisible sur le chemin de la foi chrétienne et nous enrichit la mémoire d’une splendeur sacrée offerte à tous.
Église Monolithe Saint-Jean-Baptiste
d’Aubeterre-sur-Dronne
Couramment appelée église MONOLITHE, il est plus approprié de l'appeler RUPESTRE ou SOUTERRAINE. En effet, "monos lithos" en grec signifie "d'une seule pierre". Elle aurait donc, dû être dégagée entièrement du rocher et non comme ici creusée dessous.Elle a donc été creusée dans la roche.
Elle a été creusée de l’intérieur même du rocher, et a donc été réalisée par «évidement» d’une seule masse de pierre.
Elle se compose d’une abside, d’une nef et d’un bas-côté séparé de la nef par deux colonnes, octogonales à leur base et carrées à leur partie haute.
Une galerie, sorte de triforium, reliée à la nef par un escalier taillé dans le roc, a été creusée sur trois côtés de l’église à quinze mètres de haut.
Au milieu de l’abside, s’élève un monument hexagonal de près de 6 mètres de haut et de 3 mètres de diamètre du plus pur style roman et se composant de deux étages. Le premier, le plus élevé, est flanqué à chaque angle de deux colonnettes avec leurs chapiteaux supportant les archivoltes en plein cintre. Le second est constitué d’arcades ajourées en forme de lanterne.
Ce monument est donné comme une interprétation de l’édifice constantinien du tombeau de Joseph d’Arimathie sous la coupole de l’église du Saint-Sépulcre à Jérusalem…
Il fait complètement corps par sa base avec le rocher.
Il s’est prêté à plusieurs interprétations: mausolée ou reliquaire? Il est certain qu’il a recueilli des dépouilles, probablement de seigneurs d’Aubeterre. Quatre cercueils dont deux d’enfants en ont été extraits en 1848. Cependant, on aurait actuellement plutôt tendance à pencher vers
l’idée qu’à l’origine, il aurait servi de reliquaire, bien qu’aucune preuve formelle ne puisse être avancée.
Au centre de la nef, une piscine baptismale, taillé dans le rocher comporte en son fond une croix grecque. Cette cuve baptismale fut probablement creusée entre le IV et le IX siècle, c’est-à-dire bien avant que l’église elle-même soit terminée.
Tout le sol de la nef n’était qu’une succession de sarcophages dont les plus proches de la piscine baptismale sont encore visibles. La nef de Saint-Jean servit en effet longtemps et à plusieurs reprises de cimetière, jusqu’en 1865.
Des tombereaux de terre étaient amenés et les morts y furent enterrés par « couches successives ». Une fois cette terre déblayée et les ossements mis dans un ossuaire, les sarcophages furent emplis de sable et recouverts d’une dalle de béton qui les protège et qui permet de déambuler maintenant dans l’église elle-même.
Enfin, côté ouest, et séparée de la grande nef par une porte taillée dans le roc, se trouve une Nécropole, véritablement hallucinante, que l’on peut admirer depuis une sorte de balcon de bois. De dimensions différentes,
probablement taillés à la mesure de chaque défunt et creusés dans un ordre presque chaotique, 80 sarcophages sont là, sous nos yeux, sculptés dans le rocher par la main de l’homme, puis par les ans. Presque tous présentent la particularité d’avoir des épaulements. Ils sont les témoins émouvants d’une époque qu’il est bien difficile de préciser, mais qui pourrait peut-être remonter avant le christianisme. Avant que cette Nécropole soit découverte en 1958, le niveau du sol était celui du seuil de la porte qui met ce souterrain de plus de 30 mètres de long en communication avec l’extérieur.
Ici aussi, les morts furent enterrés les uns au-dessus des autres. Chaque fois qu’une «couche» était terminée, de la terre était amenée afin de permettre l’ensevelissement de nouveaux corps.
Le dépliant ci-dessous étant à la disposition du public, je le partage avec vous chers visiteurs.
Unique en Europe, plus grande église troglodyte de France, de cela au moins, on est sûr !
Eglise St-Martial de Chalais (Charente)
Ainsi s'achève cette 1ère partie, je poursuis mon chemin... à bientôt !
